La France veut pouvoir profiter du Cloud de Google au travers d’un système de licences technologiques

Le marché mondial des services cloud est aujourd’hui dominé par trois principaux acteurs : Amazon, Microsoft et Google. Et l’un des points communs ? La nationalité, à savoir, américaine. Et pour garantir une confidentialité des données pour les organisations françaises, l’Etat réfléchit à une collaboration étroite avec ces spécialistes du cloud au travers d’un système de licences technologiques.

Et si Google passait par OVH pour sauvegarder les données des organisations sur le territoire ?

Aujourd’hui, certaines entreprises privées et l’ensemble des organisations publiques ne peuvent utiliser les solutions des fournisseurs de services cloud américains, notamment à cause du Patriot Act et du Cloud Act, des lois permettant aux Etats-Unis de réquisitionner les données sauvegardées sur les serveurs de ces fournisseurs et ce peu importe l’endroit où se trouve le serveur. Vous imaginez donc les risques relatifs à la sensibilité des données de certaines organisations qui pourraient se voir être dévoilées aux yeux des Etats-Unis.

Google Workspace et Office 365 sont typiquement des solutions de collaboration cloud efficaces qui permettent aux organisations d’être productives mais qui nécessitent de faire transiter et stocker les données des entreprises sur les serveurs des fournisseurs respectifs, Google et Microsoft. Et dans les paysages français et européen, il n’existe pas de concurrent direct capable de rivaliser sur ce genre de solutions cloud tant ces sociétés américaines ont pris de l’avance. Ainsi les organisations françaises « clientes » risquent de perdent des positions en termes d’efficacité et de compétitivité.

La France veut profiter du Cloud de Google au travers d'un système de licences technologiques !
Source: Photo by BERTRAND GUAY / AFP


C’est lors d’une conférence de presse que l’actuel Ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a présenté sa stratégie nationale pour le cloud en partant du constat qu’il n’existait pas de « champions » du cloud en France et que par conséquent, il était plus judicieux de collaborer intelligemment avec les fournisseurs de services cloud reconnus.

La nouvelle stratégie de Bruno Le Maire est basée sur 3 axes : une politique « cloud au centre » à destination des organisations, un plan de relance et surtout un label « cloud de confiance ». Et c’est ce dernier qui m’intéresse particulièrement puisque c’est un label qui sera, en théorie, accordé par l’ANSSI, Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d’Information, à des entreprises françaises ayant des serveurs en France telles qu’OVH Cloud. L’idée est que les fournisseurs de services cloud américains puissent leur délivrer une licence afin que « ces services soient possédés par des Européens » et ainsi contourner les problèmes de confidentialité des données. On imagine donc que les données seraient stockées sur les serveurs d’OVH et ne pourraient ainsi être exploitées par les Etats-Unis.

Pour le coup, l’idée est vraiment très intéressante et la balle est dans le camp des géants du cloud. Et dès lors que les organisations publiques pourront choisir des solutions telles que Google Workspace, reconnu typiquement dans le monde de l’éducation, elles pourront plus facilement se penchez sur les Chromebooks, même si en soit, le Chromebook ne sauvegarde pas des données dans le cloud mais reste un point de terminaison vers les solutions cloud choisies.

Reste à voir comment Google, Microsoft et Amazon vont réagir face à cette annonce, comment seront concrètement délivrés ces licences et tout l’aspect technique qui en découlerait en backstage. En tout cas, ça reste un sujet vraiment passionnant !

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